L’enseigne de grande distribution Casino a du souci à se faire. Le cabinet de recherche Muddy Waters, l’un des plus influent du marché l’a dans le collimateur. Il met en cause les montages financier du géant et une dette accrue. Les répercussions ne se sont pas faites attendre.
Selon le fondateur du cabinet Muddy Water, Carson Block, le poids de la dette du groupe Casino est dangereusement important. Il a révélé mi-décembre qu’il pariait à la baisse sur l’action de Casino, au vu de l’utilisation selon lui de techniques d’ingénierie camouflant la détérioration de son activité et d’une vision à court-terme nuisible. Dans son analyse, Muddy Waters estime que le groupe ne fait pas la différence entre ce qu’il possède et ce qu’il doit. Le taux auquel la société rembourse sa dette est de 6,3%, un rythme vu comme insoutenable, deux fois plus élevé que celui des entreprises du CAC 40. Le cabinet évaluait l’action du groupe à 6,91 euros, contre 48,97 euros le 16 décembre dernier. Et cela n’a pas manqué : le lendemain le titre Casino perdait plus de 20% et passait à 39,91 euros.
Une volonté de nuire ?
L’attaque surprend, car Casino a connu sa plus forte hausse le 16 décembre en trois ans, après la vente d’actifs lui donnant l’occasion de réduire ses dettes. Ce n’est pas la première fois que le spéculateur Carson Block tente ce genre de manoeuvre. Son cabinet est décrit comme un « fouilleur de poubelles », qui détecte les sociétés aux comportements frauduleux et les met en lumières, cela avec des conséquences néfastes pour les groupes, bénéfiques pour lui. Le 18 décembre dernier, Casino s’est exprimé dans un communiqué en évoquant une « volonté de nuire » de la part de Muddy Waters. Le groupe a saisi l’Autorité des marchés financiers et se réserve « la possibilité de faire valoir ses droits devant les tribunaux, y compris les juridictions pénales », indiquait-il dans le même communiqué. Affaire à suivre.
