La coopérative de paludiers de Guérande vise l’autonomie complète en eau, chauffage et électricité. Une exigence écologique qu’elle tente de mettre en avant sur ses produits, malgré l’inaccessibilité de la certification bio au sel alimentaire.
Plus grande, mais pas plus polluante pour autant. La coopérative Les Salines de Guérande a investi 3,5 millions d’euros dans la construction d’une extension de 3 000 m² de sa surface de stockage. Portant à 10 000 m² la surface totale des bâtiments, cette aire de stockage a été conçue dans un esprit éco-responsable. « Cette exigence a entraîné un surcoût de 15 % », précise Ronan Loison, directeur général de la coopérative. Afin de s’accorder avec le paysage ancestral des marais salants alentours (ouverts à la visite touristique), le bâtiment reprend les codes architecturaux des salorges, les traditionnels greniers à sel des paludiers. Il est doté d’un toit végétalisé, recouvert de plus de 2 500 m² de plantes grasses de bord de mer qui produisent de l’oxygène et filtrent les eaux de pluie.
Des panneaux photovoltaïques y ont été installés sur une surface de 240 m², ainsi qu’un chauffe-eau solaire pour la consommation d’eau chaude de la coopérative. Et une cuve de 22 000 litres de capacité permet la récupération des eaux de pluie. « Ces initiatives s’accompagnent de la refonte de nos bâtiments dans l’optique d’être autonomes en eau, en électricité et en chauffage », explique Ronan Loison. La chaleur du séchage du sel est ainsi récupérée pour chauffer les locaux.
« Bio à 300% »
Pour la récolte des 10 000 tonnes annuelles de sel de Guérande, les 300 paludiers (dont 193 adhérents) utilisent des outils aptes au contact alimentaire, et des brouettes en bois non peintes. Aucun désherbant n’est utilisé dans les espaces de stockage. Au moment du séchage et de l’emballage du sel, « aucun additif n’est apporté pour assurer la coulabilité du sel, ni agent anti-agglomérant, ni fluor ou iode », insiste Ronan Loison, en soulignant que le sel de Guérande est le seul à avoir obtenu, pour une partie de sa production, le Label Rouge en 1991, ainsi que la certification Nature et Progrès, selon lui « plus exigeante que le logo AB ». Ce dernier ne peut être décerné à un sel, classé produit minier par l’Union Européenne.
« Notre sel est pourtant bio à 300 % », affirme Ronan Loison, ajoutant qu’il est autant apprécié par les grands chefs que par les nutritionnistes, pour sa richesse en magnésium et en oligo-éléments.
Le Guérandais, marque leader en GMS du segment des sels d’origine avec une PDM valeur de 28 % (12,8 % du marché total des sels) et un chiffre d’affaires de 16,3 millions d’euros en 2010, parvient toutefois à apposer le logo Bio à certains de ses produits. Comme par exemple pour sa nouveauté 2011, le Gros sel gris de Guérande aux herbes (PVC de 2,90€ les 200 g), présenté en doypack – emballage inédit en rayon. La marque propose déjà du sel fin aux herbes bio, ainsi que du sel fin aux légumes bio.