Le 5 septembre, Emmanuel Macron a nommé Michel Barnier comme premier ministre, après 51 jours d’attente. Les représentants des commerçants et des entreprises de France se sont réjouis de ce choix, tout en dressant la liste de leurs attentes.
____
¤ Conseil du Commerce de France : « mener à bien la politique de transformation des entreprises«
Le Conseil du Commerce de France et ses 31 fédérations professionnelles adhérentes ont salué la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre. Dans un communiqué, ils ont aussi appelé de leurs vœux la nomination d’un ministre du Commerce qui permettrait de garantir aux entreprises du secteur un environnement économique et social favorable à leur développement, à la pérennité des emplois et à leur maintien dans les territoires.
Avec près de 780000 entreprises allant des TPE-PME aux plus grandes sociétés, le commerce est le 1er employeur de France avec plus de 3,6 millions de personnes. « Trop souvent éprouvé ces dernières années, notre secteur a plus que jamais besoin de sérénité et de vision pour continuer à commercer », commente Yves Audo, président du Conseil du Commerce de France, qui permet aux acteurs du commerce d’échanger et de faire des propositions faisant consensus. « Il est urgent que les activités parlementaires et gouvernementales reprennent leur dynamique car nos priorités ne peuvent aboutir sans une volonté politique d’agir et sans définir un cap de stabilité économique et financière », ajoute le CCF.
L’association souhaite notamment que soit transposé dans le « projet de loi de simplification de la vie économique » l’accord du 3 juin 2024 entre les représentants des bailleurs et les fédérations du commerce relatif à la mensualisation du règlement des loyers du bail commercial et ses contreparties. « D’autres sujets de simplification, de décarbonation, de développement des territoires ou de lutte contre les iniquités fiscales et les obligations légales entre les différents acteurs du commerce doivent être engagés afin de permettre aux entreprises de disposer des capacités d’investissements nécessaires pour réussir leur transformation digitale et environnementale dans un monde extrêmement concurrentiel et incertain », pense le Conseil du Commerce de France.
Ce dernier attend beaucoup de la feuille de route du gouvernement et du Premier ministre, et qui se tient prêt leur présenter les priorités pour le secteur. « Michel Barnier, qui fut secrétaire d’état au Commerce et à l’Artisanat, sait combien l’avenir de notre profession dépend de la politique qui sera mise en place pour maintenir les emplois de notre secteur, favoriser les investissements nécessaires à la modernisation de nos entreprises et protéger le lien social et l’équilibre de nos territoires« , prévient Yves Audo.
Le Conseil du Commerce de France représente le commerce dans toute sa diversité et rassemble aussi bien les commerces indépendants ou franchisés, que le commerce associé ou la grande distribution intégrée, de tous secteurs. Voici les 31 fédérations professionnelles adhérentes ;
> Commerces de détail non alimentaires
> Fédération des acteurs du commerce et des territoires (FACT)
> DLR la Fédération des matériels
> Fédération du commerce coopératif et associé
> Fédération du commerce et de la distribution
> Fédération des commerces spécialistes des jouets et des produits de l’enfant
> Fédération des détaillants en chaussures de France
> Fédération des enseignes de la chaussure
> Fédération de l’horlogerie
> Syndicat de groupements et d’enseignes de pharmacies d’officine
> Fédération des enseignes de l’habillement
> Fédération e-commerce et vente à distance
> Fédération française de l’équipement du foyer
> Fédération française de la franchise
> Fédération française de la parfumerie sélective
> Fédération des entreprises internationales de la mécanique et de l’électronique
> Fédération des magasins de bricolage et de l’aménagement de la maison
> Fédération nationale de l’habillement
> Fédération nationale de la photographie
> Les jardineries et animaleries de France
> Fédération pour la promotion du commerce spécialisé
> L’union de la bijouterie horlogerie
> Union du grand commerce de centre-ville
> Ufip Énergies et mobilités
> Union professionnelle des entreprises du commerce à distance
> Union sport & cycle
> Alliance France cuir
> Fespa France
> FFAC
> Mercatel
> Picom
____
¤ Fédération du Commerce Coopératif et Associé : « constituer un gouvernement qui donne toute sa place au commerce »
La Fédération du Commerce Coopératif et Associé (FCA) s’est félicitée que l’incertitude quant à la nomination d’un Premier ministre soit levée. « Les dossiers qui s’imposent au futur gouvernement ne pourront pas être différés plus longtemps, tant les sujets d’inquiétude sont nombreux », indique-t-elle. L’organisation appelle le nouveau Premier ministre à constituer rapidement un gouvernement capable d’y faire face, notamment en nommant un ou une ministre du Commerce de plein exercice.
La FCA rappelle que parmi ses priorités devront notamment figurer l’adoption de la loi Simplification, le renforcement des dispositifs existants d’accompagnement à la transmission-reprise d’entreprise, l’équité fiscale et réglementaire entre toutes les formes de commerce et la formation et le recrutement. Au niveau européen, la FCA appelle le futur Gouvernement à rejoindre les 14 États membres qui ont demandé le retrait de la proposition de la Commission sur les retards et délais de paiement.
Pour la FCA, il est aussi indispensable de faire preuve de rationalité économique et ne pas freiner un début de dynamique de remontée progressive, qui n’est pas encore confirmée dans la durée. « La trésorerie des entreprises est toujours tendue et le niveau des défaillances d’entreprise augmente et se situe encore à un degré bien supérieur à la période antérieure au Covid. Beaucoup d’entreprises rognent sur leurs marges et cessent d’investir malgré les forts enjeux du moment (RSE, IA…). Des mesures de hausse d’impôt des entreprises, de suppression des exonérations de charge, d’augmentation de TVA ou de suppression de taux réduits pourraient avoir des conséquences dramatiques pour tous les secteurs », pense la fédération, qui se dit aussi prête à travailler étroitement avec Michel Barnier et son futur gouvernement.
Le Commerce Coopératif et Associé représente 1/3 du commerce de détail en France, avec 52 000 points de vente et 200Md€ de CA pour 36 000 entrepreneurs, tous indépendants, propriétaires de leur affaire et actionnaires de leur groupement.
____
¤ FEEF / industriels PME-ETI : « une réforme d’EGAlim basée sur la différenciation et la sanctuarisation du tarif fournisseur«
La Fédération des Entreprises et Entrepreneurs de France (FEEF) a adressé ses félicitations au nouveau Premier ministre Michel Barnier et se réjouit qu’un exécutif soit prochainement en place « dans un contexte économique particulièrement complexe ». La FEEF rappele que les industriels PME-ETI (22 000 entreprises françaises) attendent rapidement une réforme de simplification du cadre des relations commerciales pour atteindre les objectifs de souveraineté alimentaire et industrielle. « Une telle réforme passera nécessairement par une évolution de la relation industrie-commerce qui doit cibler d’abord et en priorité les PME et les ETI de croissance qui sont les premières à souffrir de l’inadaptation du cadre juridique des négociations commerciales », précise la fédération.
Une étude Banque de France pour la FEEF démontre que la situation économique des PME-ETI fournisseurs de la distribution s’aggrave et se poursuit ; alors que le nombre d’entreprises déficitaires était déjà passé de 19% en 2018 à 30% en 2022. La FEEF demande la création d’un régime spécifique de simplification et de protection pour les industriels PME-ETI comme cela se pratique en droit européen. « C’est le seul moyen aujourd’hui pour mettre un terme à l’injustice qui consiste à traiter de la même manière, d’un côté, les multinationales et, de l’autre, les entreprises à taille humaine dont la faible puissance de marché les rend vulnérables », lance Léonard Prunier, président de la FEEF.
Pour cette fédération, le bouclier de protection pour les industriels PME-ETI doit passer par 2 mesures prioritaires :
– la différenciation selon la taille des fournisseurs sur la base du critère européen de CA mondial inférieur à 350M€ ;
– la sanctuarisation du tarif des industriels PME-ETI pour permettre à ces entreprises de retrouver de l’oxygène, conserver la sanctuarisation des coûts agricoles et réussir la construction en marche avant du prix.
La FEEF représente les PME-ETI des produits de consommation du quotidien, soit 22 000 entreprises indépendantes pour 250 000 emplois directs et 33 000 sites de production répartis dans les territoires.