Lors d’une visite dans les Vosges de deux usines textiles (Bleu forêt et Garnier-Thiebaud), le Ministre du Redressement Productif a tenu des propos qui n’ont pas manqué de faire réagir.
« Parfois, un bon coup de pied aux fesses, ça fait toutes les lois« . C’est en ces termes qu’Arnaud Montebourg, Ministre du Redressement Productif, a décrit sa façon de penser par rapport aux enseignes de la grande distribution, qui, selon lui, ne jouerait pas assez le jeu du Made in France ». Il a ensuite ajouté qu’il allait réclamer aux grands noms de la grande distribution « un certain nombre d’actes de préférence » pour son fameux « Made in France ». « On va les convoquer et on va leur dire: voilà, vous m’aviez dit ça il y a un an, j’observe que ça n’est pas le cas. Il n’est pas besoin de prendre des décrets, de faire des lois. On ne peut pas venir dire au ministre du Redressement productif : on va faire des rayons « Made in France » et dans le même temps, même si ça n’est pas le cas de toutes, dire que finalement, il ne se passera rien et que la compétition n’est toujours qu’avec des produits fabriqués dans des pays low-cost ». Comme à son habitude, le ministre n’a donc pas mâché ses mots. On se souvient des échanges musclés avec Maurice Taylor, patron américain de Titan, lors de l’épisode de la reprise de l’usine Goodyear d’Amiens.
Réactions
Avec ces propos, Arnaud Montebourg souhaitait également défendre l’industrie textile et souhaiter « sa renaissance« . Selon lui, « la France est à l’avant-pointe de l’industrie textile. Mais, ceux qui ont assommé les PME en France, c’est quand même la grande distribution« , a-t-il encore affirmé. Dès jeudi soir, Jacques Creyssel délégué général de la FCD (Fédération des entreprises du commerce et de la distribution) a jugé sur RTL ces déclarations « insultantes » et « totalement inacceptables, notamment pour tous nos salariés » avant d’ajouter : « les chaussettes qu’il a vues ce matin sont elles aussi référencées dans la plupart des grandes enseignes, mais il faut rappeler que ce sont des produits haut de gamme, compris entre 10 et 25 € et que tout le monde ne peut pas acheter des chaussettes à ce prix-là. Au lieu d’attaquer ceux qui tentent de sauvegarder les PME françaises, il ferait mieux de s’occuper de ce qui concerne son ministère, comme restaurer la compétitivité des entreprises françaises ou des questions de fiscalité« .