Les fabricants français de surimi font actuellement face à une hausse historique des cours du Colin d’Alaska, en raison d’une demande croissante mondiale pour cette espèce. Il est désormais difficile pour ces entreprises d’assumer cette hausse spectaculaire. Elles demandent donc aux distributeurs de tenir compte de cette situation dans leurs prix d’achat.
Les fabricants français de surimi, n°1 en Europe, avec près de 40 % de la production, sont aujourd’hui dans une situation très difficile. Ils font face à une hausse historique des cours du Colin d’Alaska, qui représente près de 95 % de leurs approvisionnements en chair de poisson ; celle-ci constitue la matière première principale du surimi, et représente selon la situation propre de chaque opérateur, de 40 à 60 % de son coût de production. La croissance de la demande mondiale pour cette espèce, couplée à une parité euro / dollar défavorable, a fait grimper les cours du Colin d’Alaska de + 21 % à +25 % sur les 24 derniers mois. Asphyxiées, les entreprises de surimi ne sont aujourd’hui pas en mesure d’assumer seules cette hausse spectaculaire.
Dans l’esprit de la loi égalim et dans le cadre des négociations commerciales de 2020, elles demandent aux distributeurs de tenir compte de cette situation dans leurs prix d’achat. Il en va de la viabilité de leurs activités et de leur capacité à proposer, de façon pérenne, des btonnets de surimi pour répondre aux attentes des consommateurs, sans compter la capacité à investir pour innover et exporter.
Un marché mondial sous tension
La demande asiatique en chair de poisson, matière première principale du surimi, associée à la demande en filets de colin d’Alaska surgelés pour la fabrication de plats cuisinés ou de panés de poissons, se combinent aujourd’hui à une pêche mondiale stable pour cette espèce. Comme pour beaucoup de poissons, le rapport entre l’offre et la demande de Colin d’Alaska se trouve déséquilibré, entraînant la hausse des cours et le bouleversement des équilibres économiques existants.
Un appel à l’esprit des états Généraux de l’Alimentation pour des entreprises en grande difficulté
Face à cette situation très difficile, les fabricants de surimi alertent tous les acteurs de la filière : dans l’esprit de la Loi égalim, ils les appellent à la solidarité et à la responsabilité collective pour faire face à ces surcoûts. En particulier, ils demandent aux distributeurs de prendre en compte cette situation en répercutant la hausse dans leurs prix d’achat. Sans cette prise en compte, les entreprises du secteur pourraient avoir des difficultés à s’approvisionner, produire, investir, innover et exporter. Il est important de rappeler que ce secteur est composé de PME qui participent activement à la vie économique des régions où elles sont implantées.
La France : championne d’Europe de la production et de la consommation de surimi
La France figure en tête des pays européens producteurs de surimi et compte 4 entreprises fabricantes. En 2018, leur millier de collaborateurs en ont fabriqué près de 46 500 tonnes pour un chiffre d’affaires de 172 millions d’euros. Les deux autres principaux pays européens producteurs sont l’Espagne et la Lituanie qui en ont respectivement préparé 36 000 tonnes et 35 000 tonnes en 2018.
La France est également n°1 de la consommation de surimi en Europe, avec plus de 48 000 tonnes vendues sur le marché national en 2018, devant l’Espagne (42 000 tonnes) et l’Italie (13 300 tonnes).