Malgré le contexte de morosité et de couvre-feu, les courses des Français pour les 2 réveillons ont clairement donné une teinte positive à la fin d’année. Les journées des 30 et 31 décembre se sont notamment montrées particulièrement spectaculaires avec 1 milliard d’euros de ventes de produits de grande consommation.
Plus que jamais, la fin d’année était attendue par les acteurs de la grande distribution et les fabricants de produits festifs. Nielsen s’est penché sur le mois de décembre et le passage à la nouvelle année, notamment les deux dernières semaines, qui ont encore représenté près de 5% du chiffre d’affaires annuel de la grande distribution.
Un mois de décembre à 2 vitesses
Comme l’an passé, la deuxième partie du mois a été extrêmement positive, avec une accélération des ventes bienvenue après des semaines mitigées. En somme, un mois à deux vitesses, marqué par le confinement d’une part et l’envie de faire enfin la fête d’autre part.
Finalement, les ventes progressent de +4% en décembre, quand l’année (exceptionnelle !) se conclut sur une croissance de +6.3%. Le dernier mois de l’année est freiné par les restrictions gouvernementales mises en place lors de la 1ère quinzaine (+3.3%) tandis que les deux dernières semaines surperforment nettement par rapport à l’année dernière (+8.5% et +7%).
Deux phénomènes sont combinés pour expliquer cette tendance :
- L’impact des EGA en 2019 avait limité les promotions et donc le niveau de ventes ;
- Une forte volonté de se faire plaisir après une année compliquée et morose, de célébrer les retrouvailles avec ses proches.
Un Noël particulier
Interrogés avant les fêtes, les Français prévoyaient de respecter les recommandations du Conseil scientifique, en se retrouvant en petit comité et en privilégiant le cercle familial.
Pour célébrer Noël, les réveillons à quelques personnes devaient concerner la majorité des foyers (35% avaient prévu de faire un ou plusieurs repas dans l’intimité du foyer, contre 25% l’an passé, et 40% avec quelques convives invités). 18% des foyers prévoyaient ne rien faire du tout (10% l’an passé), notamment les foyers d’une personne, les retraités et les foyers les plus impactés financièrement par la crise.
En dernière minute, la Saint-Sylvestre en point d’orgue : 1 milliard d’€ en 2 jours
La situation est encore plus atypique pour la Saint-Sylvestre : 1 foyer sur 2 n’avait rien prévu de spécial avant les fêtes (avant tout les personnes seules, les retraités et les foyers les plus impactés financièrement), et 26% pensaient opter pour un ou plusieurs repas dans l’intimité du foyer (contre 18% l’an passé), notamment les familles.
Le couvre-feu de 20h à 6h et l’interdiction des fêtes menaçaient les célébrations du Nouvel An, mais au final, les repas en petit comité ont remplacé les dîners au restaurant et autres soirées… au profit d’achats festifs de dernière minute.
La Saint-Sylvestre s’est avérée être un excellent cru pour la grande distribution en 2020, avec des ventes cumulées pour les courses des 30 et 31 décembre atteignant le milliard d’euros !
Les bonnes performances du mercredi 30 (516 millions d’euros) classent ce jour n°4 dans le classement final des meilleures journées de 2020… juste derrière le 23 décembre. 2 journées du top 5 sont ainsi des jours de la période de fêtes, au niveau voire au-dessus des journées de fêtes de 2019. Néanmoins, contrairement à ce qui a été observé en Italie par exemple, elles restent devancées par les journées inédites précédant le premier confinement.
Fortunes diverses pour les produits festifs
Emblématiques des tendances de consommation en fin d’année, les produits festifs avaient souffert en 2019 de la baisse des promotions, mais en 2020 ont réussi à tirer leur épingle du jeu et c’est un véritable retour en force que l’on peut observer sur la fin d’année sur différentes catégories festives. Les champagnes voient leurs ventes progresser de +20% ces 2 dernières semaines, et les hausses atteignent même +28% sur les poissons fumés, +35% sur les crustacés et poissons frais, et +51% sur les foies gras du rayon épicerie.
Ces performances de toute fin d’année permettent à ces catégories d’être en croissance sur le mois de décembre… sans toutefois rattraper une année très compliquée pour les champagnes et chocolats saisonniers, pénalisés par les confinements et limitations des rassemblements familiaux en 2020, tout particulièrement à Pques.
Un rebond pour l’ensemble des produits
Les performances de la grande distribution ont ainsi été un peu moins dynamiques en décembre que sur le reste de l’année, en raison d’une première quinzaine décevante. En revanche, il y a eu une vraie accélération sur les deux semaines de Noël du jour de l’an, et ce dans tous les circuits. Ainsi les hypermarchés, qui n’ont contribué qu’à 5% de la croissance de la grande distribution en 2020, contribuent ces deux dernières semaines au tiers des gains réalisés.
Internet semblait être privilégié pour les achats de cadeaux (26% envisageaient de faire leurs achats plutôt ou principalement sur Internet), quand les magasins physiques gardaient la préférence des ménages pour l’alimentaire (50% déclarant ne faire ces achats qu’en magasin). Le drive a néanmoins gardé une croissance soutenue pour les produits de grande consommation, dans la continuité de l’année (+42% dans les deux cas).