À l’approche du dernier trimestre 2022, NielsenIQ dévoile son bilan 2022 des tendances en matière de consommation en magasin. Si le contexte général qui a marqué l’année 2022 (crises sanitaires, internationale et été caniculaire) a eu un impact, tantôt positif, tantôt négatif comme le révèle l’étude de NielsenIQ, sur la consommation des ménages français, la vague inflationniste qui s’abat sur la France a incité ces mêmes consommateurs à modifier leur habitudes de consommation et les enseignes/magasins à s’adapter à celle nouvelle donne conjoncturelle.
«L’inflation qui sévit en France depuis le début de l’année a incité les consommateurs et les enseignes à s’adapter. Si l’été a été un booster de consommation des produits de saison, pendant le reste de l’année, le nombre de foyers français fragilisés par l’inflation a considérablement augmenté. Ceux-ci ont plus fait attention à leurs dépenses et cherché des promotions pour préserver leur pouvoir d’achat. Les marques distributeurs se sont adaptées à cette nouvelle donne inflationniste leur permettant de gagner des parts de marché, sur leurs catégories emblématiques, mais également certaines inflationnistes»;, commente Nicolas Léger, directeur des analyses chez NielsenIQ.
Quel est le bilan de la consommation en France en 2022 ?
Malgré la conjoncture et une consommation en volume en déclin, l’étude NielsenIQ révèle que le chiffre d’affaires des produits de grande consommation/frais libre service (PGC FLS) a augmenté en France en 2022 (+1,6% vs 2021 / +1,9% vs 2020). Si l’inflation porte la croissance du chiffre d’affaires PGC FLS, les volumes sont quant à eux en repli de -1,7% en 2022 vs 2021. Un recul certes, mais à mettre en regard des ventes records observées ces 2 dernières années. Les ventes en volumes (UC) restent supérieures à celles observées avant l’arrivée du Covid. A noter également que l’été, caniculaire, a eu un effet positif sur les ventes de produits de grande consommation.
Inflation: de la crainte à l’adaptation et à la recherche d’alternatives !
Selon l’étude NielsenIQ, l’inflation reste la préoccupation majeure des Français (52%), devant le réchauffement climatique (43%), la guerre en Ukraine (32%) et enfin la crise sanitaire (11%).
En France, avec un taux d’inflation relevé fin août à 6,6%, différentes catégories de produits se distinguent avec une hausse annuelle de leurs prix dépassant les 10%. C’est notamment le cas de la viande surgelée (+24,49%), des pâtes (+18,33%), de l’huile (+15,65%) ou bien encore des produits d’hygiène comme les essuie-tout (+16,02%) ou le papier hygiénique (+12,43%).
Dans ce contexte inflationniste durable, la recherche de promotions bat son plein (21% des ventes sont réalisées en promotion) et les MDD renforcent leurs positions sur leurs catégories emblématiques, mais aussi sur certaines catégories inflationnistes. Côté enseignes, les grandes gagnantes depuis le début de l’année sont Leclerc (21,4% de parts de marché en 2022 contre 21,2% en 2021), Carrefour (19,8% en 2022 vs 19,6% en 2021). Lidl et Système U tirent leur épingle du jeu alors que le Groupe Casino voient ses positions érodées (7,4% en 2021 à 6,9% en 2022).
Quels impacts pour les consommateurs ?
- L’inflation qui s’est installée en France a fragilisé 7 millions de foyers français supplémentaires en 2022. Ils représentent désormais 12 millions de personnes soit 41% des foyers français qui font désormais plus attention à leurs dépenses. Ces nouveaux fragilisés ont des faibles revenus ou sont sans activité et vivent essentiellement dans les milieux ruraux.
- Avec le retour au bureau, la possibilité de retourner au restaurant (mise parfois en quarantaine pendant la crise sanitaire entre 2020 et 2021), les Français ont moins acheté pour leur consommation à domicile. Les familles ont également réduit leur consommation en grandes surfaces (-5,1% en 2022 vs 2021), notamment sur les produits d’hygiène/beauté ou bien encore l’alcool et de produits frais.