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Nielsen : gueule de bois pour les foires aux vins

La baisse des promotions pénalise les performances des foires aux vins d’automne, avec près de 10% de baisse en termes de chiffre d’affaires. Le Champagne et les Bordeaux subissent les plus forts reculs.

Si 2019 est marquée par la loi EGAlim et son nouveau cadre promotionnel, certaines catégories y sont plus sensibles que d’autres, et les foires aux vins cristallisent le phénomène. Traditionnel pic de ventes, les foires se sont avérées moins intéressantes pour les clients du rayon cette année, et le déficit d’offres promotionnelles a nettement pénalisé les vins dans leur ensemble.

A peine terminées, les foires aux vins d’automne affichent un résultat particulièrement morose. Alors que les produits de grande consommation sont stables dans leur ensemble, les vins accusent un recul approchant -10% en chiffre d’affaires lors des 8 semaines s’étalant du 2 septembre au 27 octobre, par rapport à la même période de 2018. Les ventes totales du rayon (vins tranquilles, champagnes et autres vins effervescents) passent en-deçà de la barre d’1 milliard d’euros sur septembre-octobre dans les hypers, supermarchés, drives et magasins de proximité.

Les champagnes amputés d’un tiers de leur chiffre d’affaires

Les champagnes sont les plus impactés avec -34% de chiffre d’affaires, dont 90% proviennent d’une baisse de la promotion, moins attractive cette année. Pour Jean Glussot, expert distribution et vins chez Nielsen, «il s’agit d’un effet direct de la Loi Alimentation, les ventes avec réduction de plus de 34% étant désormais interdites. Ces dernières représentaient près du tiers du chiffre d’affaires des champagnes lors de l’édition d’automne 2018 !»; .

Non seulement les champagnes ont été pénalisés par de moindres discounts promotionnels, afin de respecter la réglementation, mais les enseignes ont aussi moins soutenu la catégorie en prospectus cette année. Comparé à 2018, Nielsen A3Distrib a en effet comptabilisé un déficit de plus de 70 références de champagnes au sein des prospectus des hypers et supermarchés.

Les autres vins effervescents (mousseux, crémants…), historiquement moins soutenus en promotions, sont moins impactés mais reculent néanmoins de -1.3% en valeur.

Seuls les vins blancs surnagent parmi les vins tranquilles

Côté vins tranquilles, le recul de chiffre d’affaires est moindre mais s’élève tout de même à -5.4%, et s’explique avant tout par les vins rouges, qui représentent 94% des pertes, notamment pénalisés par les Bordeaux. Seuls les vins blancs s’en sortent, avec +1.1% de croissance. Tous les circuits sont à la peine, notamment les hypermarchés, qui ont souffert tout particulièrement les samedis, avec -13% en valeur sur les vins rouges. Sur l’ensemble de la période, et tous vins confondus, ce sont les plus grands hypermarchés (plus de 7500 m²) qui affichent le plus fort repli, sur un événement habituellement moteur pour ce format : 51% du recul du chiffre d’affaires alimentaire provient du vin !

Pour Jean Glussot, «le rebond viendra d’un travail de fond sur le rayon avec trois axes prioritaires. Des partis-pris forts sur l’assortiment sont nécessaires pour se démarquer, notamment face aux cavistes en ligne. Jouer sur la thétralisation du rayon, dans la lignée des initiatives d’espaces caves à vin dans les magasins. Enfin, un véritable effort de pédagogie auprès des consommateurs pour les accompagner dans leurs choix dans ce rayon si riche en références et en labels (bio, biodynamie, CAB, HVE, nature, sans souffre, vegan…). Ce travail qualitatif doit prendre le relais des offres promotionnelles des dernières années.»;

Par Camille Borderie

Service de la rédaction Journaliste Univers Habitat, Faire Savoir Faire

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