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Baromètre GreenFlex/Ademe : Les Français en quête d’alternatives

Plus que les autres Européens, les Français font le lien entre protection de la planète et consommation. Mieux encore, ils veulent devenir acteurs de leur changement, parfois au détriment des acteurs traditionnels.

Le consommateur se sent aujourd’hui responsable de la planète. Ce qui, pour 27 % des personnes interrogées lors de l’étude GreenFlex sur la consommation responsable, soutenue par l’Ademe et menée par l’institut de sondage YouGov, signifie réduire sa consommation en général et pour 30 %, ne plus consommer de produits ou services superflus.
Cette enquête montre aussi que les Français établissent un lien direct entre développement durable et consommation, encore plus que leurs voisins d’Italie, d’Espagne, d’Allemagne, de Suède ou du Royaume-Uni, pays où a été également réalisée cette étude. Ainsi, 86 % d’entre eux (80 % des Européens) aimeraient vivre demain dans une société où la consommation prend moins de place et 57 %, contre 50 % des Européens, estiment qu’il faut » complètement revoir notre système économique et sortir du mythe de la croissance infinie «, loin devant le fait d’améliorer l’existant.De toute façon, 80 % pensent qu’on ne pourra pas avancer sur les questions écologiques, tant qu’il y aura autant d’inégalités économiques et sociales.
Déjà, 67 % des Français disent avoir changé certaines de leurs pratiques et 13 % déclarent faire tout leur possible pour réduire l’impact de leur consommation. Cela passe par une attention à leurs déchets, 15 % estiment par exemple urgent de réduire les déchets plastiques, et un intérêt croissant pour les produits durables.
Pour 38 %, il s’agit de consommer autrement, c’est-à-dire faire le choix de produits éco-labélisés,
éthiques, locaux, moins polluants… La durabilité est devenue fondamentale de la qualité du produit.
Ainsi, 68 % achètent durablement car ils trouvent que les produits sont de meilleure qualité.
Pour 44 %, le premier critère d’un produit durable, c’est justement parce qu’il est meilleur pour la santé,
argument qui figure comme premier critère (24 % en 2004) devant » ils sont garants de la protection de la planète «, 38 %, quasi stable depuis 15 ans. De même, le fait que les produits durables ont un meilleur goût et sont plus efficaces suscite l’intérêt de 14 % des consommateurs (10 % en 2004). Par ailleurs, 89 % des Français achètent des fruits de saison. 68 % privilégient les meubles fabriqués en France et 63 % prennent en compte la question du bien-être animal lorsqu’ils achètent des vêtements.

Du bio dans les paniers

Cette évolution se traduit dans les paniers. L’analyse des tickets de caisse, effectuée par WWW.
RelevanC (Groupe Casino) montre que 94 % des Français achètent bio et que les dépenses alimentaires de produits bio ont progressé de 23 %. Toutefois, le poids du bio, à 6 %, est encore faible en GMS. » L’évolution des comportement est en marche. Ce choix ne concerne plus seulement une consommation de niche. L’évolution du bio est directement liée à la performance de l’offre. Lorsque l’offre est là, le consommateur est au rendez-vous « observe Emmanuelle Godard, de WWW. RelevanC. L’évolution de la responsabilisation des consommateurs est bien tangible : à fin juin, les produits végétariens ont progressé de 23 % en un an. 40 % du marché de l’oeuf est désormais bio et un consommateur sur dix opte pour du lait équitable pour les producteurs (+ 71% sur un an). Préserver l’environnement, c’est aussi consommer moins de viande. Les dépenses en viande bovine ont perdu 4% et 1,2 % en lait de vache.
Le non-alimentaire n’est pas en reste : 20 % des foyers achètent des lessives au positionnement écologique (+28 % en un an). Désormais, plus de 40 % des ventes en valeur sont représentées par les recharges de lessives, alors que l’offre reste faible, tandis que les ventes de couches écologiques ont fait un bond de 50 % en un an.

Un laboratoire du vivre autrement

Phénomène marquant de cette étude, les Français ont développé une maturité plus forte qu’en Europe. Ainsi, 82 % de nos compatriotes estiment que les » produits bio ne se valent pas tous, en termes de qualité ou de responsabilité «. Ils plébiscitent le local et le produit de saison plutôt que le bio lointain. Ils sont ainsi 84 % à préférer acheter des fruits/légumes locaux et de saison que des fruits/légumes bio qui viennent d’un autre pays.
Surtout, acheter durable ne suffit plus aux Français (-15 points depuis 2017). 54 % se posent désormais des questions sur ce qu’ils achètent. Pour eux, il faudrait plutôt supprimer le superflu, préoccupation stable, et réduire sa consommation en général (+13 points). Aujourd’hui, 85 % des Français se demandent s’ils ont vraiment besoin d’un produit avant d’acheter. Dans le secteur des produits cosmétiques et d’hygiène, plus 70 % des consommateurs disent acheter moins de produits. Par ailleurs, 40 % optent pour des meubles d’occasion et 44 % déclarent limiter leurs achats de produits neufs.
évidemment, le fait qu’une entreprise propose des produits durables renforce la confiance que les consommateurs lui porte. Ainsi, 58 % des européens croient les entreprises quand elles s’engagent mais seulement 44 % des Français.
Nos concitoyens estiment en effet que les entreprises/marques les poussent à la surconsommation, en les incitant par exemple à renouveler sans cesse leur garde-robe (91 %) ou leurs appareils électroniques (92 %). » La volonté d’agir, l’esprit critique est une spécificité française. Les produits durables ne suffisent plus, le consommer moins devient une réalité « observe Stéphane Petitjean, Directeur Associé Conseil de GreenFlex. » La France apparaît ainsi comme un laboratoire
privilégié de cette nécessaire transformation. «
En quête d’alternatives, les Français veulent devenir acteur du changement au-delà de leur consommation. Ils cherchent à contourner les acteurs traditionnels alors qu’ailleurs en Europe, les acteurs classiques sont plus plébiscités.

  • 41 % des Français achètent à des petits commerçants (25 % dans les autres pays),
  • 36 % s’orientent directement vers le producteur (15 % ailleurs en Europe),
  • 20 % achètent dans un magasin spécialisé (10 % en Europe),
  • 15 % font confiance aux grandes surfaces où ils font leurs courses (24 % en Europe)
  • 26 % se tournent vers des réseaux spécialisés (magasins bio, AMAP…).
  • seulement 17 % se fient aux informations des marques (25 % en Europe).

» Cette étude confirme ce que l’on ressent. Dans les 50 dernières années, on a plébiscité le pratique, le simple, le tout sous le même toit. Mais le consommateur est en train de changer son modèle. C’est, pour nous, un fort challenge en interne « explique Bertrand Swiderski, Directeur du Développement Durable du groupe Carrefour. D’autant que si l’envie du consommateur est là,
les nouvelles habitudes de consommation mettent parfois du temps à s’installer, en témoigne chez Carrefour, le faible succès de l’emballage en carton pour les tomates bio vendues par lots. Le consommateur est également confronté à la durée de vie réduite des concombres et des brocolis, proposés sans protection plastique. » En hiver, nous avons retiré de la vente les tomates et courgettes bio. Pour nous généralistes, l’objectif est d’emmener les consommateurs mais sans aller trop vite.
Les spécialistes peuvent faire sans doute des choix plus radicaux «
poursuit Bertrand Swiderski. » L’urgence est telle qu’il faut plus de collaborations entre les différentes enseignes, nous devons tendre vers une compétition positive. Le lait C’est qui le patron est aujourd’hui chez tous les distributeurs. Cela crée une mécanique de hausses des prix pour les producteurs. «

Par Agnès Richard

Service de la rédaction

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