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Vins de Savoie : la qualité haut perchée.

Les 27 ème Trophées des Vins de Savoie représentent une bonne occasion de découvrir ce vignoble historique.

« Le vignoble de Savoie est une mosaïque, c’est ce qui fait son charme et sa particularité » explique Pierre Viallet, Président du Comité Interprofessionnel des Vins de Savoie.

Aux côtés de Michel Quenard, Président du Syndicat Régional des Vins de Savoie, il vient d’orchestrer les 27 ème Trophées des Vins de Savoie, le 15 avril à Apremont.

Des 250 échantillons représentatifs des différentes AOP de Savoie, émergent les tout meilleurs : de 60 à 70 médaillés or, argent et bronze ; des récompenses pour les vins blancs mais aussi pour les vins rouges, sans oublier les rosés et les effervescents avec les méthodes traditionnelles dont la plus connue est Seyssel.

Une bonne occasion de partir à la découverte d’un vignoble de 2200 hectares largement dévolu aux vins blancs (2/3 de la production), à partir de cépages autochtones : Jacquère, Altesse, Mondeuse pour les vins rouges et, plus rare, Mondeuse blanche, deux cépages ancêtres de la Syrah et du viognier. D’ailleurs, une des forces des vignerons savoyards est d’avoir historiquement travaillé des mono-cépages et de posséder l’expertise du développement de typicités différentes. L’Apremont, fait à 100 % de jacquère, en est le porte-drapeau. Ce cépage s’avère le plus ancien et le plus répandu en Savoie.

Héritiers d’un vignoble beaucoup plus important (20 000 hectares à la fin du XIX ème siècle, soit 10 fois plus qu’aujourd’hui), les vignes de Savoie occupent les zones de contreforts montagneux bien exposés, s’étageant jusqu’à 500 mètres d’altitude.

On y trouve 3 AOC : Savoie (ou Vin de Savoie) avec 17 dénominations géographiques), Roussette de Savoie (4 dénominations géographiques) et Seyssel (tranquille et effervescent).

La plus importante zone de production se trouve aux portes de Chambéry dans La Combe de Savoie, sur les flancs du Mont Granier où prospère le vignoble des Abymes et Apremont (500 hectares). Plus au nord, les vignes entourent en partie le lac du Bourget avec Jongieux, Chautagne, Seyssel, Frangy.

Plus haut encore sur la rive sud du lac Léman on trouve les vignobles de Crepy, Marignan, Ripaille et Marin, producteurs de l’AOC Roussette de Savoie. Enfin, la vallée de l’Arve recèle le vin d’Ayze, fruit du Gringet, le cépage local.

On retrouve des échantillons et des panneaux explicatifs de ces différentes zones de production, à la Maison des Vins installée à Apremont depuis la mi-2011, dans un beau bâtiment au style contemporain sobre et dépouillé, faisant la part belle au bois, au cuivre, au béton grainé, très en harmonie avec l’environnement naturel : une création du cabinet d’architecture Paday de Chambéry.

Le tourisme a aidé ces vins à se faire connaître, mais pas vraiment à sortir de leur région pour gagner d’autres bassins de consommation. C’est tout l’enjeu pour des vignerons locaux qui à la fois, se réjouissent de voir leurs vins être largement consommés sur place par les touristes, hiver comme été, tout en déplorant de n’avoir pas les volumes de production ou la notoriété qui pourraient les entraîner plus loin hors des limites régionales.

Reste à jouer des particularités, par exemple, en obtenant la reconnaissance «Crémant » pour booster les effervescents. Une appellation Crémant de Savoie pourrait constituer, à cet égard, une belle opportunité.

Après avoir raté le coche en 1995, renonçant à cette demande au moment où les jurassiens l’obtenaient pour leurs vins méthode traditionnelle, les savoyards aimeraient rattraper ce « loupé ». La demande a été faite et on attend le décret qui permettrait de mettre en marché le « Crémant de Savoie » à l’horizon 2015.

L’interêt en paraît aujourd’hui évident : les effervescents méthode traditionnelle ne représentent toujours que 4 à 5 % de leur production et ne progressent pas alors que d’autres, heureux producteurs de crémants, alsaciens en tête, en ont fait une part importante (20 %) de leur production qui, en sus, progresse régulièrement.

Les producteurs sont prêts. Si le décret est obtenu, environ 4 à 5 000 hectolitres pourraient être rapidement commercialisés, soit un peu moins que la production actuelle du Jura, mais avec des perspectives de croissance certaines, compte tenu de la place des cépages à vin blanc dans l’ensemble de la production savoyarde.

La Fédération des Vins de Savoie a aussi un autre fer au feu avec les vendanges surmaturées qui tentent également d’obtenir une reconnaissance de l’INAO. Reste à trouver aussi la bonne catégorie pour classer ces vins et les maintenir dans le giron de l’Appellation. Une problématique qui concernent aussi d’autres vins qui parviennent à être doux sans être liquoreux ; bref, les savoyards visent le classement pour tous leurs vins.

Autant de projets qui mobilisent les 540 vignerons de la région.

Pour faire découvrir leur vignoble, ils comptent aussi sur l’oenotourisme en organisant chaque année une balade gourmande. Elle aura lieu cette année le 21 juillet sur un parcours de 9 km ayant pour cadre le vignoble historique des Abymes, aux portes du parc de La Chartreuse.

La liste des lauréats des Trophées des vins de Savoie est disponible sur le site www.vinsdesavoie.net.

Par Sabrine Moressa

Rédacteur(rice) magazine et web

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