Le CIF (Syndicat des Cidriers Indépendants de France), représentant la majorité de la production de cidre indépendant, demande à ce que l’appellation » traditionnel «, soit contrôlée. De grands industriels apposent à l’heure actuelle l’étiquette » traditionnel « sur des produits à base de jus de pomme concentré, et mettent en péril les vergers de pommes à cidres, sous-exploités, alors que la France en est le premier producteur en Europe.
Avec le soutien d’un collège de députés bretons notamment issus de la majorité, le CIF se bat pour que son savoir-faire, fleuron français unanimement et mondialement reconnu, soit protégé. Morgan Berthelot, Co-présidente du CIF, explique : » Nous faisons au mieux pour valoriser les ressources et partenaires locaux de nos terroirs. Circuits courts, transparence sur l’étiquette, diversité des productions : nous nous battons pour que notre savoir-faire et la qualité d’exception de nos produits puissent être identifiée par les consommateurs. La France est reconnue partout dans le monde pour la qualité de ses cidres, si nous voulons maintenir ce statut, il est vital que cette qualité soit protégée «.
Un produit du terroir
Jean-Michel Jacques, député en Bretagne, ajoute : » les consommateurs savent ce qu’ils consomment lorsqu’ils choisissent le jus d’orange qu’ils souhaitent acheter, concentré ou pur jus, l’acte d’achat étant éclairé par l’étiquette et ce qu’il contient. C’est une évidence que pour un produit aussi cher à ma région, nous voudrions offrir ce même choix aux amateurs de cidres «.
La production de pommes à cidres
Un litre de cidre pur jus demande 1,4 kg de pommes, quand un litre de cidre à base de jus de pommes concentré en demande 0,8 kg. Cela met à mal a filière de production des pommes à cidres, vivier d’emploi en France, qui en est la première nation productrice en Europe.
Un décret polémique en attente
La mise à jour du décret » Cidres de 1953 est mise en attente par l’Union Européenne depuis bientôt 5 ans car ne respectant selon elle pas la parole de toutes les parties-prenantes concernées. Le CIF souhaite donc que l’appellation » traditionnel « y soit intégrée et protégée, le vote parlementaire ayant lieu sous peu. » Nous avons un profond sentiment d’injustice, notamment à l’égard du consommateur qui pourrait, à juste titre, se sentir lésé «, ajoute Morgan Bertelot.