Dans une filière AOP, la démarche de progrès n’est jamais terminée. De nouvelles conditions de production de lait vont être mises en place en janvier 2017. Grce à un prix du lait découlant directement de la valorisation des fromages, les producteurs devraient connaître une plus-value de 60 € les 1 000 litres.
Avec 8 millions de Saint-Nectaire fabriqués sur les terres volcaniques des Monts Dore, à cheval sur les départements du Puy-de-Dôme et du Cantal, la filière AOP Saint-Nectaire confirme son rang de 4ème appellation nationale fromagère au lait de vache (13 532 tonnes de fromages commercialisées pour l’année 2015). Elle compte, bien sûr, poursuivre son développement. Ainsi, en 2016, afin de poursuivre la démarche de progrès, elle engage un important travail de fond autour de 3 axes prioritaires: de nouvelle conditions de production prévues dans le cahier des charges de l’AOP ; la fixation du prix du lait en fonction de la valorisation du fromage pour lutter contre les variations de prix internationales ; et la réorganisation stratégique de la collecte du lactosérum fermier.
Prix du lait stabilité et qualité du fromage optimisée
« Notre démarche tarifaire s’appuie sur une véritable force collective », tient à rappeler Jean-Luc Dischamp, président de l’Interprofession Saint-Nectaire. Avec les quatre fromages AOP d’Auvergne et dans le cadre d’une réflexion globale initiée en collaboration avec le CRIEL Auvergne-Limousin, nous avons été novateurs. Nous avons littéralement anticipé la crise qui se profilait et ainsi fortement atténué son impact. » La filière a mis en place un système unique de paiement du prix du lait découlant directement de la valorisation de nos fromages, alors que le prix du lait était jusqu’alors régi par le cours des marchés mondiaux. Alors que le prix du lait hors AOP, en France et à l’échelle européenne, a perdu entre 25 et 30 % de sa valeur, le lait AOP Saint-Nectaire s’est, quant à lui, quasiment stabilisé. Dans un contexte toujours délicat en 2015, la plus-value du lait de la zone, transformé en Saint-Nectaire, a été de l’ordre de 60 € les 1 000 litres. En 2016, cela donne aux producteurs la vision nécessaire à une politique d’investissement favorisant la pérennité et le développement de la production du lait sur la zone ainsi que l’installation de jeunes producteurs. A l’avenir, maintenant que le prix du lait est sécurisé, la filière espère pouvoir augmenter ce prix.
Attendu début 2017, le nouveau cahier des charges de l’AOP Saint-Nectaire devrait augmenter la durée de pâturage et diminuer le nombre de vaches à l’hectare. L’objectif est de renforcer l’optimisation de l’exploitation des prairies d’altitude plantées sur un sol volcanique qui favorise une grande diversité de variétés d’herbes. Et donc d’améliorer la qualité du lait. « Avec la commission d’enquête, nous avons créé les conditions de réussite de l’évolution de notre cahier des charges », se réjouit Patrice Chassard, vice-président de l’Interprofession. « Les évolutions ont été validées et sont partagées par toutes les composantes de la filière. »
