Bien implantée dans les réseaux spécialisés bio depuis une dizaine d’années avec sa marque éponyme, Nature & Cie franchit une nouvelle étape avec Zen & Sans Gluten, une gamme de produits à la fois bio et sans gluten proposés à la grande distribution. Interview avec Fabrice Fy, co-fondateur de l’entreprise.
Pouvez-vous nous présenter Nature & Cie ?
J’ai créé l’entreprise avec ma femme en 2005, avec l’intention de proposer des produits les plus naturels et simples possible. A l’origine, nous pensions développer une gamme bio. L’idée d’aller sur le sans gluten s’est finalement imposé. A l’époque, on ne parlait quasiment pas du sans gluten. Il existait peu de produits et leurs qualités gustatives étaient souvent insatisfaisantes. Il nous a semblé intéressant de relever ce challenge, sans savoir que le sans gluten allait se développer aussi fortement.
Comment avez-vous démarré votre activité ?
Dans un premier temps, nous avons travaillé avec l’école d’ingénieurs en agro-alimentaire ENITIAA de Nantes (aujourd’hui baptisée ONIRIS) pour essayer de cerner ce marché et développer un premier produit. Il s’agissait d’un mini-cake sans gluten, que les étudiants ont présenté au concours Trophélia, qui lui a décerné un prix en juillet 2005. En parallèle, nous avons fait appel à un cabinet conseil pour mener une étude de marché approfondie et travaillé avec un CTPCA pour développer une gamme. ENITIAA nous a prêté un local pour démarrer notre activité. La commune de Vallet (44), où est implantée notre entreprise, nous a ensuite loué un atelier-relais, que nous avons racheté pour l’agrandir en 2014. Aujourd’hui, Nature & Cie compte une quarantaine de salariés. En 2015, nous avons réalisé 4 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit 25 % de plus que l’année précédente. Pour 2016, nous tablons sur une croissance d’environ 15 %.
Pouvez-vous nous parler de votre nouvelle gamme Zen et Sans Gluten ?
Crée cette année, elle est composée d’une quinzaine de produits surgelés et d’une douzaine de produits d’épicerie, tous bio et sans gluten, dédiés à la grande distribution. Outre les produits incontournables comme le pain et les biscuits, nous proposons aussi des références plus originales, notamment des viennoiseries. Pour l’Epiphanie, nous allons commercialiser une galette des rois. Après avoir commencé notre implantation dans le réseau des enseignes surgelés, chez Toupargel, Thiriet et plus récemment Picard, nous nous déployons en local (départements 44, 49 et 85) dans des magasins Leclerc, Super U, Carrefour Bio ou encore Auchan. Notre objectif est développer progressivement notre maillage avec une gamme bien adaptée aux besoins des grandes surfaces.
Comment voyez-vous évoluer le marché du sans gluten ?
C’est un petit marché, mais qui progresse vite et fortement. Notre société a été créée pour les quelque 600 000 personnes qui souffrent d’une intolérance au gluten. Des vignettes sont d’ailleurs apposées sur certains de nos packs pour leur permettre de se faire rembourser une partie de leurs dépenses par la Caisse d’assurance maladie. Mais le marché du sans gluten ne se limite pas à ce 1% de la population touchée par la maladie. Il concerne également de nombreuses personnes qui se sentent mieux en mangeant sans gluten. Peut-être s’agit-il de malades non diagnostiqués. Force est de reconnaître que de plus en plus de consommateurs achètent du sans gluten, même s’il est difficile d’avoir des chiffres très précis. Je pense que, tous circuits confondus, ce marché du sans gluten pèsera environ 130 millions d’euros fin 2016.
