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Le retour de la vieille économie aux dépens des PME

Dans un contexte encore tendu dans les négociations commerciales, la FEEF – qui représente les fournisseurs PME de la distribution – rappelle que seules l’application du tarif fournisseur et la voie collaborative mettront fin à la guerre des prix et relanceront la création de valeur.

La montée en puissance des filières est une bonne avancée…

La mise en responsabilité des acteurs dans le cadre des plans de filière et le développement des interprofessions longues sont une bonne chose pour redynamiser l’ensemble de la chaîne. C’est la première marche vers l’inversion du mécanisme de formation des prix permettant de prendre en compte les coûts et les cours agricoles dans le prix final. … mais la majoration du SRP risque de réduire à néant ses effets positifs pour l’amont

Néanmoins, cette mesure positive concernant les filières va être anéantie par le fait que le gouvernement s’apprête à augmenter artificiellement les marges des distributeurs par le relèvement du SRP (Seuil de Revente à Perte).

» Pour être clair, les Etats Généraux de l’Alimentation étaient destinés à améliorer le revenu des agriculteurs et la première mesure qui va être prise par le gouvernement consiste à augmenter les marges de l’aval concentré. On marche sur la tête ! «, explique Dominique Amirault, Président de la FEEF.

Inquiétudes des PME quant au risque de relèvement du SRP

D’autant plus qu’un relèvement du SRP de 10% comporte des risques pour la santé économique des PME, comme l’explique la FEEF depuis le début des EGA. En effet, la mise en place d’un SRP majoré va se traduire par une augmentation des marges des distributeurs pour les grandes marques. Les distributeurs vont alors préférer les rayons à fort volume, donc les grandes marques, parce que générateurs d’une masse de marge plus importante. Au détriment des marques PME qui vont voir leur attractivité diminuée. Les PME risquent en conséquence d’être fragilisées économiquement.

Dominique Amirault, Président de la FEEF, souligne : » Dans l’hypothèse où la majoration du SRP serait retenue dans le projet de loi, il faudrait être vigilant quant à l’évolution de l’accès des PME à la grande distribution pendant la phase d’expérimentation. Ce sera facile à constater notamment à partir du panel Nielsen qui démontre qu’aujourd’hui 90% de la croissance des ventes de la distribution provient des marques PME «.

Rendre obligatoire l’application du tarif fournisseur auprès des distributeurs

Pourtant, il existe un moyen très simple de répercuter l’évolution des coûts et des cours de l’amont. Pour cela, il est indispensable que les producteurs et les transformateurs puissent passer leur tarif, c’est-à-dire facturer leur prix aux distributeurs. Afin de relancer la création de valeur, la future loi doit donc prévoir de rendre obligatoire l’application du tarif fournisseur auprès des distributeurs dans les deux mois après son envoi. Pour que le tarif devienne incontestable, son évolution doit s’appuyer sur un indice officiel des coûts et des cours agricoles par produit/marché définie par chacune des filières (interprofessions longues et/ou pouvoirs publics).

La loi ne peut pas tout : il faut développer les relations collaboratives

Comme le Président de la République, la FEEF est convaincue que la loi ne peut pas tout et que la solution réside en premier lieu dans l’évolution des comportements qui passe par des relations différenciées et collaboratives. La solution n’est pas réglementaire.

Pour Dominique Amirault, Président de la FEEF : » Par la voie contractuelle, les Entrepreneurs PME doivent pouvoir bénéficier d’un traitement différencié par rapport aux grands groupes, compte tenu de leurs spécificités, de leurs différences et de leurs apports en matière de développement économique au niveau national et local. Les dirigeants des enseignes et des centrales d’achat l’ont bien compris et partagent notre esprit constructif et collaboratif. En revanche, dans le box, la différenciation ne se traduit toujours pas de façon opérationnelle et les négociations restent guidées par des demandes de baisse de prix. Toutefois, pour 2018, nous allons continuer à pratiquer les relations collaboratives avec les distributeurs pour aller plus loin dans le discernement PME par la signature de nouveaux accords «.

Par Guillaume Bornier

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