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La filière pêche veut rajeunir les consommateurs

Le dernier Salon International de l’Agriculture a été l’occasion, pour France Filière Pêche, de renouveler son accord de financement par la grande distribution. Ce deuxième plan de financement devrait contribuer à accélérer le déploiement de la marque Pavillon de France, notamment vers des cibles consommateurs plus jeunes.

La grande distribution française réaffirme son engagement vers la filière pêche. Tous les dirigeants d’enseignes étaient, en tous cas, au rendez-vous du dernier salon de l’Agriculture pour signer un nouvel accord de financement avec l’association France Filière Pêche (FFP). Ainsi, étaient réunies autour de la table les enseignes Aldi, Auchan, Carrefour, Casino, Cora, Franprix, Intermarché, Leader Price, Lidl, Match, Monoprix et Système U. Le 1er financement, qui date de 2012 pour une période de 4 ans (jusqu’en 2016), s’élevait à 124 millions d’euros (31 millions d’euros par an, environ 1% du chiffre d’affaires du rayon marée). A l’époque, la GMS avait déplacé vers la filière une partie des fonds consacrés à la taxe poisson. Celle-ci est, aujourd’hui, supprimée et le soutien financier va progressivement diminuer : 18,6 millions d’euros en 2017 et 2018 (- 40 %) puis 15,5 millions en 2019 et 2020 (- 50 %).

La filière ne se dit pas, pour autant, perturbée. Bien au contraire. » Ces nouveaux financements nous permettront de remplir nos objectifs «, assure Gérard Higuinen, président de FFP. » Ceci, sans pression de qui que soit « (sous-entendu, les pouvoirs publics). Le budget sera orienté en majorité sur la production en amont (dont de nombreux projets scientifiques). Le budget commercial sera limité, en 2017, à 4,5 millions d’euros (animations, promotions, communications). La promotion sera ainsi ciblée vers les jeunes : moins de 20 % des acheteurs fréquentent le rayon marée et l’ge moyen y est de 56 ans. En outre, un effort de formation de poissonniers sera engagé par les distributeurs.

Un historique déjà très rempli

L’association France Filière Pêche (FFP) est née, en 2011, après une crise économique très éprouvante. Les professionnels (tous les maillons de la chaîne, dont la grande distribution et 300 poissonniers traditionnels sur un total de 3 000) ont eu la volonté de promouvoir les produits de la pêche française auprès des consommateurs et d’encourager les bonnes pratiques de pêche, en favorisant notamment une pêche sélective, respectueuse des ressources et économe en énergie. De 2012 à 2016, le premier financement a, notamment, permis de créer la marque collective Pavillon France, pour signer tout poisson, coquillage ou crustacé pêché en mer par un navire battant pavillon français. Il a aussi favorisé le déploiement d’un large soutien à la modernisation des navires de pêche métropolitains, avec plus de 2 400 navires bénéficiaires (soit environ 60 % de la flotte métropolitaine et 70 % de la production française), au développement de pratiques de pêche durable et équitable et à l’amélioration de la qualité des produits et des conditions de travail à bord.

Selon les distributeurs, la marque Pavillon France serait bien implantée (10 % des ventes du rayon Marée en moyenne). Elle aurait d’ailleurs 56 % de taux de notoriété dirigé en France. Il faut dire qu’elle a bénéficié d’un budget initial élevé qui a permis, notamment, de mettre en place de puissantes campagnes TV (trois fois par an) et pas moins de 13 000 journées d’animation sur 4 ans en GMS. Les distributeurs sont unanimes à saluer la marque, comme Thomas Braun (Lidl) : » Le Made in France est au coeur de notre stratégie. « » Plusieurs points nous semblent primordiaux dans cette démarche : la valorisation de toutes les espèces pêchées par la flotte française, ce qui devrait favoriser la diversification de l’offre, le développement des pratiques de pêche durable et l’accompagnement de projets scientifiques «, souligne, à son tour, Frédéric Rezxi (Carrefour). » D’une crise économique grave est née une formidable opportunité «, remarque Serge Papin (Système U). » Il faudrait arriver à faire la même chose avec les filières agricoles. « En manque de produits à marque Pavillon de France, les distributeurs en réclament même davantage. » On manque de volumes, il faut que la filière s’organise. Mais, déjà, nous sommes très satisfaits car on sait clairement à quoi nos investissements servent «, appelle Jean-François Huet (Leclerc). » Il faudrait mieux ventiler les volumes de produits signés, pour éviter qu’une enseigne tire trop de volumes à elle «, plaide-t-on chez Casino. Pour pallier les absences de produits signés Pavillon de France, Intermarché multiplie les explications, évoquant la saisonnalité (quotas, températures…).

Les enseignes se mobilisent aussi pour le recrutement, à l’instar de Cora et Match qui ont ouvert une école de poissonnerie. » C’est difficile d’amener des jeunes à devenir poissonniers «, témoigne Serge Papin. » Pourtant, ils apportent un nouveau regard et font exploser les codes. Dans notre Hyper U de Challans, où des jeunes vendeurs ont apporté de la nouveauté au rayon marée, le chiffre d’affaires a quasiment doublé. «

Et, comme conclut Alexandre Simopiétri (Franprix), » ce qui me semble important, c’est qu’à la fin des négociations commerciales on soit encore capable de dialoguer ensemble. «

Par Guillaume Bornier

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