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Redynamisée, la distribution automatique retrouvera son salon fin juin à Paris

Du 21 au 23 juin 2023, Paris Expo Porte de Versailles accueillera le grand retour du salon professionnel français de la distribution automatique ! Propriété de la Fédération Nationale de Vente et Services Automatiques (NAVSA), rebaptisé Vending Show, cet événement-clé pour le secteur réunira pendant 3 jours plus d’une centaine d’exposants français, européens et internationaux, fabricants de machines et solutions, mais aussi fournisseurs de produits alimentaires et non alimentaires. « C’est le salon des gestionnaires mais aussi de toute la filière de la DA. Cette édition signera le début d’une nouvelle ère pour notre profession ! » lance Pierre Albrieux, président de la NAVSA.

Vending Show proposera aussi de nombreuses conférences sur le enjeux et défis d’aujourd’hui comme le réemploi, la gestion de la fin de vie du gobelet, la mise en place des ZFE et le projet de règlement européen sur les emballages susceptible de remettre en cause le cadre légal actuel. Le salon accueillera également l’assemblée générale de NAVSA, qui existe depuis 1954 et compte quelque 275 adhérents de l’amont à l’aval , dont des grands groupes mais aussi beaucoup d’entreprises familiales et régionales : 180 gestionnaires d’automates ; et 95 fabricants/importateurs d’équipements et de produits ou fournisseurs de services (packaging, logiciels…).


Un nouveau départ tiré par la digitalisation

La renaissance de ce salon accompagne celle du secteur, qui retrouve un certain dynamisme après quelques années compliquées (Covid-19, télétravail, recrutement…). Le secteur se porte globalement bien, 51% de ses entreprises ayant retrouvé leur niveau d’activité de 2019 en 2022, et 81% l’ayant vu augmenter de 2021 à 2022. Les gestionnaires de la DA se sont endettés pendant la crise et remboursent le PGE, et on assiste à des reprises d’indépendants par de plus grands acteurs ; mais on observe aussi des créations de nouvelles entreprises avec des positionnements pointus. « Nous envisageons une très belle dynamique pour les années à venir », retient le président.

Il évoque toutefois la hausse des prix des produits alimentaires, du packaging et du carburant, qui touche directement le secteur. « Répercuter cette inflation record est complexe pour notre secteur qui est encore peu digitalisé : nous n’avons d’affichage ou d’étiquettes automatiques, il faut souvent envoyer quelqu’un sur place pour changer des prix, et ces évolutions doivent s’inscrire dans le cadre de renégociations… » explique Pierre Albrieux.

Pour la NAVSA, l’avenir de la DA passera nécessairement par la connectivité des appareils, sur laquelle il y a du retard : « Elle permettra aux gestionnaires de modifier les tarifs, réaliser des dépannages et dresser des statistiques de ventes, tout cela à distance ; ou encore de réaliser des opérations de marketing digital. Ils gagneront ainsi en performance et en rentabilité. Le renouveau de la DA sera clairement technologique. Cette digitalisation redynamisera le secteur, qui doit s’appuyer sur les technologies modernes de notre quotidien », ajoute le président de la fédération.

Un besoin de requalifier certains métiers

Au cœur de cette modernisation se trouve le paiement sans contact, qui poursuit sa progression : « C’est couteux pour notre profession, avec l’installation et les commissions ; mais les banques ont fait des efforts », reconnaît le président. Surtout utilisé par les jeunes, le sans contact s’invite aussi chez les plus âgés. « On observe un doublement des achats sans contact d’une année sur l’autre dans certains espaces comme les lieux de transit. » Le développement des vitrines connectées, avec précommandes ou en achats directs, participe aussi à l’évolution du secteur. « De nombreux groupes hôteliers ont choisi de fermer leurs cuisines pour les remplacer par de telles vitrines », précise Pierre Albrieux.

Le président fait un lien entre toutes ces évolutions et les difficultés de recrutement. « Il est nécessaire de requalifier nos métiers. Nous avons changé d’ère, notre univers a évolué. La NAVSA travaille sur la mise en place de nouvelles formations qualifiantes », annonce-t-il.

La RSE au cœur des défis de la distribution automatique

L’autre grand sujet de la filière, c’est la RSE : « Les acteurs de la distribution automatique ont été les premiers à passer à des gobelets réalisés avec seulement 10 % de plastique en moyenne, bien que cela n’était pas aisé pour les machines. Leurs efforts sur ce sujet doivent être salués ! » Parmi les chantiers en cours sur trouve la question du recyclage des gobelets, et « bien d’autres défis environnementaux fondamentaux ».

Côté ventes, même si l’espresso reste de loin le produit leader de la DA, la NAVSA observe une forte croissance des boissons chaudes gourmandes, de plus en plus composées, avec des toppings par exemple. « Le vending apporte une qualité et une diversité que n’apportent pas d’autres solutions », lance le président. Suite au déploiement de machines dans les bureaux, les boissons chaudes sont passées de 70 % à 80 % du CA du secteur entre 2019 et 2022, le reste étant réparti entre les boissons froides et le snacking. La vente de produits non alimentaires en DA reste anecdotique. Précisons que 20 % des ventes en DA se font dans les lieux publics, contre 80 % dans les bureaux.

Des automates qui facilitent la vente en direct

Une autre grande tendance, mise en avant par le président de la NAVSA, touche directement l’univers de la distribution alimentaire et prouve que la DA va bien au-delà de la pause-café : le déploiement – pour l’instant timide – de distributeurs sur les sites agricoles et de production. Cela permet aux exploitants de vendre leurs produits directement aux consommateurs, sans avoir à gérer une boutique. « C’est aussi un moyen de renouer le lien avec les clients, et de redonner du sens à ces métiers souvent isolés », ajoute Pierre Albrieux. Devant gestionnaires de leur machine, ces producteurs peuvent adhérer à la NAVSA pour être accompagnés, profiter d’expertises et d’une boîte à outils complète, et ainsi sécuriser leur activité. « Rappelons que nous sommes le seul interlocuteur de la DA avec les pouvoirs publics. Nous avons par exemple défendu la profession sur l’affichage des allergènes », précise le président de la Fédération.

Une actuelle rationalisation du parc en France

Au total, il y aurait quelque 600 000 appareils de vente automatique sur le territoire national, DOM-TOM compris. « Cela s’est réduit depuis 2019, mais c’est positif : nous assistions à une rationalisation du parc, les gestionnaires ayant tendance à supprimer les machines non rentables. »

En 2022, la vente par automate représentait 2,7 Md€ de CA en France, contre 3 Md€ en 2019 ; dont 70 % réalisés par les adhérents de la NAVSA. Le secteur emploie quelque 13 000 personnes, contre plus de 15 000 en 2019.

Par Anthony Thiriet

Rédacteur en chef

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